1. Pourquoi ces normes actuelles ?
On peut légitimement s'interroger sur le fondement des critères
actuellement imposés aux pilotes en matière de vision des couleurs.
Ceux-ci semblent pour le moins flous, et peu de personnes se risqueraient à tenter de les justifier
de façon pragmatique.
Le raisonnement fait par beaucoup semble être le suivant :
"Les couleurs sont
très présentes en aviation. Elles codent et capitalisent
des informations importantes. Elles améliorent particulièrement
la rapidité et la précision d’acquisition des
données.
Or, les daltoniens sont moins aptes à percevoir les couleurs ;
leur fiabilité et leur rapidité d’acquisition
des informations fournies par celles-ci seront donc inférieures
à celles des sujets normaux.
En conséquence, leur élargir les mêmes privilèges
ne serait pas intéressant ou pratique, voire dangereux d’un
point de vue sécuritaire."
Mais si les daltoniens perçoivent effectivement moins bien certaines nuances de couleur, sont-ils
pour autant incapables d'identifier les couleurs utilisées dans l'aviation ?
Car il s'agit bien de cela : percevoir correctement une couleur est futile pour piloter, l'important est
de savoir l'identifier dans son contexte afin d'acquérir l'information qu'elle peut codifier.
Or, les tests de vision actuellement effectués ne tiennent pas compte de cette réalité.
Pire, leurs résultats sont aléatoires et injustes :
- un même individu peut successivement y réussir puis y échouer
- des personnes ayant une vision normale des couleurs peuvent y échouer
De plus, les tests de vision des couleurs utilisés sont différents suivant les pays. Et même pour des tests identiques,
le protocole du test peut varier. En conséquence, un même individu peut-être déclaré apte dans un pays et inapte dans un autre.
Ainsi, il n'est plus rare de voir des personnes aller passer leur aptitude médicale à l'étranger afin de l'obtenir.
C'est d'autant plus abérrant que ces personnes, une fois pilotes, seront amenées à survoler le pays qui les avait déclaré inaptes !
Il est temps que ces normes changent et s'adaptent à la réalité.
Car qui peut tolérer une réglementation aéronautique aléatoire et injuste ?
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